INTRODUCTION

 

L’année 2019 a été marquée par l’apparition d’un nouveau virus Covid-19 déclaré pandémie par l’OMS . En date d’aujourd’hui, le continent africain demeure au 15 mai 2020 le moins impacté par le virus avec 2559 décès confirmés et 27 227 guérisons pour 75 530 cas enregistrés, selon l’union africaine. Alors que le monde fait face à cette nouvelle menace planétaire, nous avons décidé de nous intéresser aux effets de cette crise sanitaire sur le financement des PME mais aussi sur les retombées dans le secteur informel. La présente analyse servira de pistes de solutions pour soutenir et financer les deux secteurs informel et formel. Elle se fera en plusieurs étapes : tout d’abord nous présenterons brièvement quelques impacts économiques, par la suite nous nous focaliserons sur l’élaboration de différentes recommandations.

Les conséquences économiques de cette menace en Afrique sont sans précédent. En effet selon la Banque mondiale au 8 Avril , la croissance en Afrique sub-saharienne a de fortes chances de baisser de 2.4% à un minimum de -2.1% et maximum de -5.1% , mais surtout selon l’Union africaine , le continent subirait une baisse de ses exportations et importations de 35% qui engendrait une perte de plus de 20 millions d’emplois dans le secteur informel et formel.

 

RECOMMENDATIONS

Pour faire face à cette menace devenue économique, nous nous sommes tournés vers les pistes de réflexion suivantes :

Tout d’abord, l’apport de la diaspora constitue une aide indéniable. En effet en 2019, les transferts de fonds de la diaspora africaine représentent la plus importance source de financement du continent selon la Banque mondiale avec 49 milliards de dollars en Afrique Saharienne et 70 milliard de dollars pour tout le continent . De surcroit, ces envois de flux sont en hausse de 50% depuis 2010.

Figure 1- Impact du Coronavirus sur le PIB en Afrique anglophone

    Vu le contexte actuel , cette aide pourrait baisser pour l’année 2020 ,cependant il est du devoir de la diaspora de soutenir les PME et populations locales  par exemple en multipliant des fonds de solidarité pour capter leur épargne ou leurs dons déductibles fiscalement. Des exemples palpables sont les initiatives comme Alima avec son appel aux dons ou encore celles de de Jamaafunding : AFRICA DIASPORA FIGHTS CORONAVIRUS, RAMADAN ONE MILLION-AFRICA DIASPORA FIGHTS CORONAVIRUS. Il semble évident que pour avoir plus d’impact , une forte campagne de sensibilisation au sein des diasporas africaines serait un atout. Ces fonds de la diaspora ainsi que d’autres fonds de solidarité seront à gérer avec une communication, transparence , gouvernance appropriées.

              Figure 2-Transfert de la diaspora en Afrique sub-saharienne 49$Milliards en 2019

        Une des mesures à encourager de part des pouvoirs publiques et privés pour aider les populations les plus défavorisées est sans aucun doute le transfert de cash via le mobile banking. Les pays africains peuvent s’inspirer du géant Indien qui soulage sa population via un immense programme de transfert de cash d’environ $6.50 dans les comptes bancaires de 204 millions de femmes en 2020.

En Afrique, le Kenya est un des premiers pays à appliquer cette méthodologie en lançant une vaste campagne de transfert de cash de 19$ soit 2000 shillings Kenyan par mois en direction d’1 million de Kenyans. De surcroît, le trésor public a alloué 10 billions de Shillings Kenyan supplémentaires en faveur des orphelins ainsi que les populations âgées durant cette crise sanitaire.

Il convient de donc de la part des leaders africains la digitalisation en particulier le m-banking comme levier pour protéger les populations les plus touchées par la pandémie.

                                     Figure 3-Mobile banking en Afrique de l’Est (M-Pesa)

 

 La troisième recommandation qui est sans doute une des plus importantes est la mise en place de certaines mesures fiscales adéquates enfin d’encourager le secteur formel. Plus précisément, les mesures d’allègement, de report, d’annulation des paiements de taxes supportés par des fonds mis en place , défiscalisation des opérations bancaires ainsi que des allocations moratoires pour les paiement des impôts et des charges sociales sont à saluer pour encourager les pme en cette période de crise.

Des financements du chômage technique, des subventions en direction des PME comme le mécanisme Covid-19 d’AGF African Guarantee Fund de 1,2 milliard de dollars, pourront être mis en place pour éviter des pertes d’emplois.

 

Figure 4-Mécanisme Covid-19 PME d’AGF African Guarantee Fund 1,2 milliard $

          Enfin dans le même élan, nous nous sommes intéressés à la question centrale du renforcement de l’outil de financement des PME par les institutions de micro et de méso-finance. Ces dernières  qui constituent la solution optimale de financement des entreprises en période de crise  demeurent  pourtant les grandes oubliées. Notre dernière recommandation est donc la solidification des institutions de micro et méso-finance qui se doivent de devenir des foyers d’attractions de PME et TPE dans l’optique de résoudre leurs problématiques d’accompagnement, de financement durant et post-crise sanitaire. Pour faire simple, que ce soit dans la micro-finance ou la méso-finance , l’objectif est l’émergence de champions panafricains comme le groupe Cofina Group.

 

              Figure 5-Exemple de TPE PME Financés par les institutions de micro, méso-finance

Sources :

https://afrique.latribune.fr/think-tank/tribunes/2020-05-13/covid-19-la-crise-oblige-les-banques-africaines-a-se-reinventer-2-2-847532.html

https://www.devex.com/news/cash-transfers-lead-the-social-assistance-response-to-covid-19-96949

Cedric

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *